Article 1
L'importance de la Provence dans l'histoire de le peinture du dix-neuvième siècle et au début du vingtième n'est plus à démontrer.Le dénombreument de ses multiples foyers, de Nice à Montpellier est à l'ordre du jour, et il ne fait aucun doute qu'à côté de Marseille, Avignon fut un centre qui mérita de perpétuer le titre d'Ecole acquis en d'autres temps.
A l'aube du vingtième siècle, lorsque les " Groupes des treizes", "Amis des Arts","Nouveau Groupe","Indépendants", n'en finissent pas de se défaire au rythme des évènements politiques et des querelles internes, plus d'un enfant du terroir, dans la lignée des Grivolas, Firmin, Saïn, Chabaud, Lesbros, Seissaud, sortit vainqueur, plus d'un "étranger", attiré par la ville magique vint se mêler à eux, apportant un souffle nouveau.
Lina Bill fut de ceux-là. Languedocien d'origine, il vint à Avignon, à l'âge de trente et un ans, en 1886. Sans renier ses racines, et tout en menant carrière dans les salons Parisiens et Provenciaux, il se laissa peu à peu admettre dans le cercle des peintres acteurs de la vie artistique locale, s'installa définitivement dans la citée papale, y teint un rôle à son tour, en étant membre co-fondateur du Groupe des teize, en participant assidûment aux diverses manifestations, jusqu'à sa mort en 1936.
Une exposition organisée en 1995 au Musée d'Art et d'Histoire de Narbonne a rendu hommage à l'enfant du pays reconnu, aujourd'hui présent dans nombre de musées de province.
L'exposition présentée au Musée Louis Vouland à Avignon en 1994, nouvelle approche de l'artiste, montre que la Provence à son tour n'a pas oublié celui qui, pendant un demi-siècle, a fait partie de son histoire.
Les souvenirs ne s'envolent pas à la vitesse du mistral.
Eliane AUJARD-CATOT source catalogue Musée Vouland 1994.